Malgré un casting prestigieux, ce long-métrage des années 90 s’est transformé en échec cuisant. Des décennies plus tard, l’un de ses interprètes principaux peine encore à comprendre ce revers…
Dès qu’il évoque Blood and Wine (non, pas le DLC de The Witcher 3 : Wild Hunt - Blood and Wine), Michael Caine laisse transparaître un mélange de regret et d’affection. Pour l’acteur britannique, ce thriller des années 90 avait tout le potentiel pour s’imposer. Une distribution prestigieuse, une intrigue sombre et un réalisateur habitué aux succès… mais malgré cela, le film s’est effondré au box-office. Près de trente ans plus tard, Caine n’a toujours pas digéré cet échec qu’il juge incompréhensible, lui qui parlait d’un « film merveilleux ». Pourquoi un tel décalage entre ses ambitions et la réalité du public ?
Un projet solide qui s’est heurté au mur du public
Au moment de sa sortie, Blood and Wine réunissait pourtant trois visages majeurs du cinéma américain : Jack Nicholson, Jennifer Lopez et Michael Caine lui-même. À la réalisation, Bob Rafelson, fidèle collaborateur de Nicholson, avait déjà signé plusieurs films marquants. Sur le papier, tout laissait penser que ce long-métrage deviendrait un petit succès du cinéma noir des années 90. Pourtant, il n’a suscité qu’un intérêt limité, avec une exploitation discrète et des critiques partagées. Caine résumera plus tard l’affaire avec amertume : « Ça n'a tout simplement pas marché ».
Le film raconte une histoire de cupidité, de trahison et de violence où aucun personnage ne joue réellement le rôle du héros classique. Ce parti pris narratif, audacieux mais risqué, semble avoir dérouté le public de l’époque. L’acteur britannique lui-même admet que l’absence de point d’identification a pesé lourd :
Il n’y avait tout simplement aucun personnage auquel on pouvait s’attacher.
Une remarque simple, mais révélatrice de la difficulté qu’ont les œuvres sombres à attirer un large public, même lorsqu’elles sont soutenues par des acteurs reconnus.
Un thriller noir qui n’a pas trouvé son époque
Au-delà de l’absence de héros, Blood and Wine doit aussi une partie de son échec à son atmosphère très pessimiste et à son style narratif peu conventionnel. Le film adopte le ton sec d’un polar moralement ambigu, loin des productions plus spectaculaires auxquelles le public s’était habitué. Sans un soutien marketing fort, l’œuvre est passée presque inaperçue, projetée dans un nombre restreint de salles. Elle n’a jamais pu défendre ses qualités auprès d’un public plus large.
Feb 21 1997 BLOOD & WINE opens. Dir. Bob Rafelson. Bad things happen after a debt-ridden Miami wine merchant & a seedy, consumptive safecracker heist client's pricey necklace. Jack Nicholson & Michael Caine headline deliciously pulpy thriller rife with double cross & duplicity. pic.twitter.com/gsK83HKy1U
— ON THIS DAY at the movies -Leo (@Bogeyilsa) February 21, 2025
Aujourd’hui, Blood and Wine reste un titre discret de la filmographie de ses trois stars, mais il continue d’être défendu par certains cinéphiles. Michael Caine, lui, n’a jamais changé d’avis. Pour lui, ce thriller reste un projet auquel il tenait, une tentative de cinéma noir. Et malgré son échec, il persiste à le décrire comme un film « merveilleux », preuve qu’un revers commercial n'est pas l'indicateur ultime de la qualité d'un film...