Si vous aimez le cinéma et les blockbusters américains, vous avez forcément une petite place dans votre cœur pour James Cameron. Mais alors qu’on le connaît aujourd’hui pour la saga Avatar, il révolutionnait déjà Hollywood il y a plusieurs décennies grâce à un aspect particulier qui rendait ses films uniques…
James Cameron a révolutionné Hollywood
Que vous soyez un grand cinéphile ou non, vous n’aurez certainement aucun mal à admettre que James Cameron fait partie des plus grands réalisateurs de cette génération. Rien qu’avec son mastodonte Titanic, il est à jamais rentré dans l’histoire d’Hollywood en réalisant l’un des films les plus cultes du septième art. Très tôt dans sa carrière, il a d’ailleurs fait partie de ces réalisateurs qui misaient énormément sur la qualité des effets spéciaux, quitte à devoir inventer de nouvelles façons de filmer. Mais en plus de toutes ces innovations techniques, c’est autre chose qui a fait de lui un réalisateur unique à Hollywood dans les années 1980. Dans une interview accordée à Vanity Fair il y a quelques jours, il raconte comment il s’est inspiré des femmes de sa vie pour construire des personnages inoubliables :
Je pense que Ripley était déjà dans ma tête quand j’écrivais Sarah Connor. Et Jamie Lee Curtis de Halloween. C’était une métamorphose étrange du trope de “la dernière survivante”, pas vrai ? Où il y a une dernière femme que le tueur essaie d’assassiner, mais elle se défend et survit.
Et je pense que ça vient du fait que j’ai eu une mère forte, et des femmes fortes dans ma famille. Il y a probablement toute une interprétation freudienne derrière ça. D’une certaine façon, le trope de “la dernière survivante” des films d’horreur me touchait davantage.
S’il y avait déjà bien sûr des femmes fortes au cinéma avant que James Cameron ne devienne réalisateur (comme il l’admet lui-même en mentionnant le trope de “la dernière survivante”, très utilisé dans les films d’horreur), il faut bien avouer en effet qu’il les a particulièrement mises en avant dans ses propres films. Aujourd’hui, des personnages comme Ripley ou Sarah Connor sont devenus de véritables archétypes de la femme forte, et ce n’était pas si commun à Hollywood à l’époque. Pour James Cameron, mettre des femmes en avant dans les films d’action permettait d’avoir un regard nouveau sur ce genre très masculin :
C’était à propos de la résilience, de l’intelligence, du type de force qu’une femme apporte à un personnage. C’est différent de la force masculine typique à base de “défonce la porte” et “tire à l’arme à feu”. Bien que je lui ai donné un peu de ça dans Aliens, c’est différent. Et je pense que cela vient de mon expérience de vie avant ça et que je me suis inspiré de ce trope des films d’horreur, pour finalement lui donner une autre vie.

Un avantage unique et une prise de conscience
Vous l’aurez compris, ce qui démarquait clairement James Cameron des autres réalisateurs pendant les années 1980 et au-delà, c’était sa façon de mettre des femmes en avant dans des rôles auparavant réservés aux hommes. Rapidement, le réalisateur américain s’est rendu compte qu’il tenait alors quelque chose d’unique et d’intéressant :
Après le succès de Terminator et de Aliens, je me suis dit “Oh, je suis en train de faire quelque chose qu’Hollywood n’a pas très bien fait”. Vous savez, dans les films populaires. Et je me suis dit “Je vais continuer de le faire”. Les gens aiment. Et aux dernières nouvelles, les femmes représentent la moitié du public.

Bien sûr, si mettre des femmes en avant était un acte particulièrement précurseur et féministe pour cette époque, cela venait tout de même de la vision masculine d’un réalisateur masculin. Encore aujourd’hui, les réalisatrices ne sont clairement pas mises en avant autant que leurs homologues masculins, et James Cameron semblait déjà conscient de ce détail :
La question est, comment je peux, en tant que scénariste homme, réalisateur homme, qui aime l’action et l’aventure, attirer un public masculin et un public féminin en même temps. Et je pense que j’ai commencé à trouver la réponse dans Abyss et les autres films qui ont suivi. C’est devenu un choix plus conscient, mais ça ressemblait à un terrain fertile.

Aujourd’hui encore, James Cameron n’a pas oublié son engagement. Même si les personnages principaux de sa nouvelle saga Avatar sont essentiellement masculins, les rôles féminins y ont également une grande place, qui pourrait bien grandir encore au fur et à mesure des nouveaux opus. Pour rappel, le troisième épisode de la saga, Avatar : De Feu et de Cendres, sortira dans les salles de cinéma françaises le 17 décembre prochain.