Un FPS nerveux sur PS5, encensé par la critique et nommé aux Game Awards, peut-il vraiment devenir un somnifère pour un joueur pourtant conquis par ses prédécesseurs ? C’est l’étonnante trajectoire de ce titre d’action sorti au printemps 2025, qui m’a d’abord littéralement endormi… avant de se transformer, quelques mois plus tard, en l’un de mes grands bonheurs vidéoludiques de l’année, simplement parce que j’ai accepté de changer ma manière d’y jouer.
Sorti le 15 mai 2025 sur PS5, PC et Xbox Series, Doom : The Dark Ages est un FPS solo développé par id Software et édité par Bethesda, préquel aux épisodes de 2016 et Doom Eternal. Noté 17/20 dans nos colonnes et nommé aux Game Awards 2025 dans plusieurs catégories, dont le Meilleur jeu d’action et l’Innovation en matière d’accessibilité, il s’impose comme l’un des poids lourds du genre cette année. Un jeu qu'il faut essayer pour les amateurs de la saga, d'autant qu'il est en promotion sur PlayStation 5.
Doom The Dark Ages, un FPS médiéval lourd et spectaculaire
The Dark Ages reprend la formule moderne de Doom, mais en la réorientant vers un style de combat plus lourd et plus stratégique. Le Slayer y est pensé comme un tank de fer, moins acrobatique que dans Doom Eternal, mais capable d’encaisser et de rendre coup pour coup grâce à un arsenal mêlant armes à feu, bouclier-scie et attaques au corps à corps. Le tout se déroule dans un univers de dark fantasy médiévale qui multiplie les châteaux assiégés, les champs de bataille démoniaques et les titans colossaux à affronter.
Troisième opus depuis le renouveau de la licence en 2016, le jeu se distingue aussi par ses zones plus ouvertes, où exploration et affrontements se répondent constamment. Entre deux arènes, le joueur peut dénicher de nombreux collectibles : skins d’armes, petites figurines, monnaie pour améliorer son arsenal ou éléments de lore, autant de récompenses qui incitent à fouiller chaque recoin. Sauf que, dans mon cas, cette façon de jouer a failli briser l’expérience.

Quand mon côté complétionniste m’a littéralement endormi
En juin, de retour de congés, je lance le jeu immédiatement, persuadé de retrouver le même plaisir que sur Doom (2016) et Doom Eternal. Ma méthode est rodée : je nettoie systématiquement chaque zone, je fais le tour de la carte, je fouille ensuite au peigne fin pour viser le 100 %. Dans les précédents épisodes, cette approche fonctionnait très bien, les niveaux restant relativement denses et compacts.

Dans The Dark Ages, en revanche, les grandes zones parfois assez vides, l’absence de véritable voyage rapide et les longues marches entre deux combats ont rapidement cassé mon rythme. À force de traverser de vastes environnements sans rencontres ni secrets évidents, l’adrénaline retombait… au point où je me suis surpris à somnoler souris en main. L’ennui a pris le dessus, jusqu’à me dégoûter de l’expérience et m’amener à abandonner purement et simplement le jeu.

Redécouvrir Doom en acceptant de lâcher le 100 %
En octobre, je décide pourtant de lui redonner une chance. Le jeu n’est pas très long, dispose de vraies qualités de mise en scène et reste un candidat sérieux aux récompenses de fin d’année ; il aurait été dommage de passer à côté surtout pour un amateur de la série comme moi. Cette fois, je mets volontairement de côté mon obsession du 100 % pour me demander ce que les développeurs veulent vraiment que je vive : un ballet de démembrements rythmés, pas une randonnée médiévale avec checklist.
Je me concentre alors sur le cœur du gameplay : le bouclier, les parades et le corps à corps, véritables signatures de cet épisode, enchaînés avec le reste de l’arsenal pour transformer chaque arène en défouloir jubilatoire. Combiné aux nombreux réglages d’accessibilité et de difficulté – vitesse du jeu, projectiles ennemis, fenêtres de parade ou aides au ciblage – qui permettent d’ajuster très finement la sensation de puissance, le titre devient enfin ce qu’il aurait toujours dû être pour moi : une expérience d’action totale, pensée pour être savourée dans le flux du combat, plutôt que disséquée pièce par pièce. 12 heures plus tard et les crédits de fin passés, Doom : The Dark Ages valide auprès de moi complètement sa nomination aux meilleurs jeux d'action de l'année.