Pourquoi acheter un jeu vidéo au prix fort le jour de sa sortie devient un acte militant ?

Titre original : Vous payez vos jeux vidéo au prix fort le jour de leur sortie ? C'est un geste militant !

Les prix de nos jeux vidéo ont augmenté, on évoque la possibilité d’un GTA 6 à 100 euros, et pourtant, nous n’avons jamais eu autant de possibilités de jouer sans dépenser trop d’argent. Free-to-play, Game Pass, PS Plus, soldes Steam… les “bons plans” sont nombreux pour que l’on s’amuse sans se ruiner. Mais alors, pourquoi continuer à acheter nos jeux au prix fort quand presque tout nous incite à faire autrement ?

Que de bonnes raisons pour ne pas acheter son jeu day one

Dans une étude récemment publiée par Circana (ex NPD), nous apprenons que seuls 4 % des joueurs américains achètent un jeu neuf plus d'une fois par mois. Face à ces chiffres, Mat Piscatella de Circana commente : “ce sont les joueurs hyper enthousiastes et insensibles au prix qui font vraiment tourner la machine. Il parle de vous, qui nous lisez, probablement. Le problème, c’est que le nombre de joueurs enclins à dépenser 80 euros (ou plus si collector) dans des jeux qui viennent de sortir a tendance à se réduire. Les principaux éditeurs du marché ont constaté cette érosion, que ce soit Ubisoft, évoquant une “perte de terrain du modèle traditionnel”, ou SEGA, dont les nouveaux jeux ne représentent que 17 % de son chiffre d’affaires.

Vous payez vos jeux vidéo au prix fort le jour de leur sortie ? C'est un geste militant !

Il faut reconnaître qu’il y a beaucoup de barrières psychologiques dans le fait d'acheter un soft à 80 euros en day one. La première : l’état du titre. Il arrive encore fréquemment que des bugs plus ou moins importants gâchent l’expérience initiale, ce qui privilégie le fait d’attendre afin de laisser les early adopter bêta tester le jeu. La deuxième : le fantôme d’une version plus complète vendue plus tard en “definitive edition”, comme le souligne SEGA dans un récent rapport. La troisième, bien sûr, c’est la baisse de prix qui intervient parfois quelques semaines seulement après la sortie. Assassin’s Creed Shadows, Borderlands 4, Mortal Kombat Legacy Kollection… tous ont vu leur prix fondre peu de temps après leur arrivée. La quatrième, enfin, repose sur les modèles plus diversifiés : free-to-play, jeux service continuellement mis à jour, abonnement à un catalogue… dépenser 70-80 euros le jour-j n’est plus l’unique manière de découvrir des jeux.

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Le coup de cœur pour le studio, plus que pour la production ?

Les studios de jeux vidéo poussent pour que les prix des jeux augmentent. Les grands noms de l’industrie ont déjà parlé de l’explosion des coûts de développement dûs aux graphismes détaillés, aux animations réalistes, aux superficies de jeu plus grandes. Les temps de production ont augmenté, de même que les prix de la main-d'œuvre et des composants informatiques. Augmenter le prix de base, c’est compenser un marché où de plus en plus de joueurs achètent plus tard pour payer moins cher. Cependant, augmenter le prix des jeux incite également les joueurs à attendre… oui, c’est un peu le serpent qui se mord la queue.

Vous payez vos jeux vidéo au prix fort le jour de leur sortie ? C'est un geste militant !

Aujourd’hui, dépenser 70-80 euros pour une expérience vidéoludique devient presque militant. Ce geste peut être perçu comme un soutien aux développeurs que l’on apprécie, voire un coup de pouce adressé à la bonne santé de l'industrie du jeu vidéo au sens large. La somme dépensée montre la confiance que l’on a dans une équipe qui, on en est persuadé, va tout faire pour que l’on ne regrette pas nos deniers échangés. Face aux sorties toujours plus nombreuses, aux vieux jeux qui ne meurent pas, aux free-to-play qui sont de qualité et aux abonnements proposant des centaines de jeux, un studio ne peut plus vraiment compter sur l’achat compulsif : il doit prouver sa valeur.