Contrairement aux contenus additionnels destinés aux versions Écarlate et Violet, The Pokémon Company et Game Freak ont eu une autre approche : battre le fer tant qu’il est chaud ! Moins de deux mois après la sortie de Légendes Pokémon : Z-A, le duo dégaine (déjà) le DLC Méga-Dimension, une expérience additionnelle qui fait le plein de Pokémon, de Méga-Évolutions et de missions principales et annexes, le tout articulé autour d’un concept et d’une histoire inédits. Ces derniers jours, j’ai poursuivi mon aventure dans les rues d’Illumis (ou plutôt d’Extra Illumis), et ça n’a pas été aussi agréable que je l’espérais. Je vais vous expliquer pourquoi !
Le DLC de Pokémon ZA a de bonnes idées, mais elles tournent vite en rond
Depuis le 10 décembre dernier, le DLC Méga-Dimension est disponible et vient confirmer la place de la licence de Game Freak en tant que titre phare de cette fin d’année. Eh oui, pour le dernier tiers de 2025, Légendes Pokémon : Z-A fait coup double avec l’expérience de base et ce contenu additionnel inédit. Oui, mais voilà : est-ce que le lancement de ce DLC n’est-il pas trop prématuré et est-ce qu’il innove suffisamment par rapport à la formule initiale ? À mon sens, pas assez et je vais détailler tout ça. Dans les faits, ce contenu additionnel s’articule autour d’un concept, à savoir Extra Illumis. Tandis qu’une menace dimensionnelle plane au-dessus de la Tour Prismatique, on fait la rencontre d’Anya et Hoopa. Grâce à ses talents de pâtissière hors pair, Anya parvient à décupler les pouvoirs de son compagnon et à pénétrer dans les failles qui mènent à Extra-Illumis. Tout au long du DLC, ces failles se déclinent en plusieurs variantes, mais s’appréhendent de la même façon. Pour y entrer, il faut fabriquer des donuts à l’aide de baies (basiques, au départ, puis extra) : plus la qualité du donut est grande, plus ses effets sont puissants. Concrètement, ça vous permet d’emmener vos Pokémon au-delà du niveau 100, d’avoir plus ou moins de temps à disposition (en fonction du nombre de kcal) dans les failles d’Extra Illumis et, aussi, d’obtenir des effets passifs, comme ce qui était déjà le cas avec les sandwichs des versions Écarlate et Violet.

Dans l’idée, ça donne un petit côté rogue-lite à ce DLC. Plus on progresse, plus on est capable de trouver des baies plus efficaces, plus on peut passer de temps dans les failles pour capturer des Pokémon ou se battre contre des Dresseurs. Pour moi, The Pokémon Company et Game Freak font du neuf avec du (déjà ?) vieux avec Méga-Dimension. Chaque activité est une sorte de réarrangement de ce que l’on faisait déjà dans Légendes Pokémon : Z-A. Par exemple, les dimensions sauvages sont à l’image des zones sauvages, les dimensions de combat sont des phases de Royale Z-A. C’est l’un des premiers soucis de ce DLC : il propose certes des nouvelles activités sur le fond, mais pas tant sur la forme. Et encore… Même dans le fond, c’est assez limité. Pour optimiser chaque entrée dans une dimension, il faut compléter trois défis : ceux-ci permettent de remporter des points, nécessaires pour avancer dans l’intrigue, et font apparaître une Bonus Ball lorsqu’ils sont validés. Grâce à elle (et à ses petites variantes basiques qui flottent un peu partout), vous avez la possibilité de récupérer une grande quantité de baies, mais encore faut-il la trouver avant que votre Satiéténergie (en gros, la durée d’utilisation du donut en fonction des kcal) n’atteigne zéro. Si l’on devait résumer le « gameplay » de ce DLC, ce serait : fabriquer des donuts à partir de baies, pénétrer dans des failles dimensionnelles et… c’est tout. Les idées sont là et elles sont intéressantes, mais l’exécution reste superficielle, tandis que l’enchaînement et la structure paraissent trop calqués sur celui de Légendes Pokémon Z-A.

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Pokémon ZA Méga-Dimension, un contenu bien sucré, mais aussi calorique (et bourratif) qu’un donut…
Quoi qu’il en soit, ce n’est pas tant la promesse d’une expérience de gameplay révolutionnaire qui a fait venir les joueurs et les fans que la perspective d’un Pokédex encore plus rempli. C’est surtout autour de ça que The Pokémon Company et Game Freak ont construit la communication du DLC Méga-Dimension. Parmi ces 132 nouvelles créatures de poche, on retrouve de nombreuses nouvelles Méga-Évolution, dont certaines étaient très attendues par les fans, ainsi qu’une variante inédite, la Méga-Évolution Z, comme c’est le cas pour Absol, Carchacrok et, bien évidemment, Lucario. Mine de rien, la quantité d’ajouts donne un peu de couleur à ce DLC Méga Dimension, et ça ne gravite pas seulement autour des Pokémon. En plus de ces balades dimensionnelles, les équipes de Légendes Pokémon Z-A ont pensé à densifier l’aventure au sein d’Illumis avec un peu plus de 80 missions secondaires, de nouvelles recherches de la part de Myosotis, des cosmétiques, etc. Si vous n’avez pas terminé celles du jeu de Pokémon, vous allez sûrement vous retrouver avec une carte difficilement lisible… À noter que celles-ci ne sont pas là par hasard : bien que certaines soient liées aux failles vers Extra Illumis, d’autres ont une grande importance si vous souhaitez compléter votre Pokédex et mettre la main sur les nouvelles Méga-Évolution.

Dans la continuité de Légendes Pokémon Z-A, il y a à boire et à manger en guise d'activités, car on peut autant tomber sur une mission basique qui se solde en un combat que sur une aventure annexe assez touchante qui nous parle d’une femme et du dernier cadeau laissé par son mari décédé. Je l’expliquais déjà dans un autre article, mais Légendes Pokémon Z-A a réussi à me surprendre lors de certains passages, et je suis plutôt de constater que le DLC Méga Dimension poursuit cette lancée ! Maintenant, pour enrober le tout, The Pokémon Company et Game Freak ont effectivement travaillé sur une nouvelle histoire autour d’Anya. En s’appuyant sur ce personnage, Méga-Dimension densifie à la fois le lore de la saga et de Légendes Pokémon Z-A. Pêle-mêle, on peut citer la présence de Hoopa, l’arrivée de Cornélia dans la ville d’Illumis, le lien avec la région d’Hoenn et ses légendaires, le clin d’œil à la mère d’Anya, les ramifications entre les personnages, etc. Concrètement, le DLC Méga-Dimension de Légendes Pokémon Z-A propose une nouvelle histoire sympathique, pas transcendante non plus, mais suffisamment bien ficelée pour qu’on ait envie de découvrir chaque nouvelle étape. Au bout du compte, il vous faudra sûrement entre 8 et 10 heures pour boucler le DLC, peut-être même un peu plus si vous prenez votre temps. Si l’on prend en compte les quêtes secondaires et la complétion de l’Extra Dex (le Pokédex d’Extra Illumis), on doit facilement dépasser la vingtaine d’heures, ce qui est plutôt correct en termes de rapport durée de vie/prix.

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Méga-réussite ou Extra-flop pour le DLC de Légendes Pokémon Z-A ? Il n’y a eu aucun risque, et ça m’agace
En amont de la sortie de Légendes Pokémon Z-A, je n’étais spécialement convaincu par la proposition de The Pokémon Company et Game Freak. Pourtant, j’ai passé un agréable moment et j’en suis le premier surpris ! Ce qui m’a très certainement aidé à l’apprécier, c’est la manière dont j’ai abordé l’entièreté du jeu à mon rythme, ce qui m’a évité de prendre de plein fouet la redondance de sa structure, même si j’en avais conscience. Ici, lorsqu’on s’y lance à corps perdu, c’est l’un des éléments les plus crispants de l’ensemble du DLC. On y fait tout le temps la même chose, ce qui témoigne d’un vrai manque d’ambition de la part du studio et ça ne va pas manquer de faire réagir la communauté. Pour rappel, Méga-Dimension a été révélé le 15 septembre dernier, soit un mois avant la sortie de Légendes Pokémon : Z-A, et ça n’avait pas été perçu d’un très bon œil, à juste titre. Après cette dizaine d’heures passées sur ce contenu additionnel, je n’en pouvais plus de compléter la même boucle sans cesse : je fabrique plusieurs donuts ; je fouille certaines dimensions pour capturer des Pokémon, me battre et, surtout, ramasser des points ; j’atteins le montant nécessaire pour franchir la prochaine étape ; je combats un Pokémon Méga-Férox pour récupérer sa gemme et ainsi de suite. Ah oui, j’oubliais : il faut également se coltiner des combats en duo contre les dresseurs principaux de Pokémon Z-A, une idée également recyclée du jeu de base… C’est d’ailleurs le grand mal de ce DLC : il ne prend jamais le moindre risque. Or, ne pas prendre de risque, ça revient à en prendre un, et c’est comme ça qu’on se retrouve avec une expérience dans la lignée de Légendes Pokémon Z-A, saupoudrée de quelques idées abordées de manière superficielle. Un constat qui m’agace, car Légendes Pokémon Z-A méritait mieux que ça...

Malheureusement, ce n’est pas le seul problème que j’ai vis-à-vis de ce contenu additionnel. D’une part, je n’arrive pas à m’ôter de l’esprit que le DLC aurait très bien pu être un vrai post-game du jeu, et non un agrégat payant de 30 euros. Au-delà de mes considérations personnelles, j’ai également un souci en ce qui concerne l’agencement de ce DLC. En réalité, on a l’impression que le potentiel du jeu se révèle une fois qu’on a atteint le post-game, autrement dit après la dernière mission du scénario de base du DLC. À aucun moment, les Pokémon et les Méga-Évolutions sur lesquelles la communication du jeu s’est majoritairement appuyée n’ont un impact dans le cœur du jeu. Méga-Lucario Z, Méga Zeraora, Méga Raichu X/Y et bien d’autres se récupèrent par le biais de quêtes secondaires. Pourtant placés en tête d’affiche, les deux évolutions de la mascotte de la franchise n’ont aucun lien avec l'intrigue, et c’est dommage. Alors, oui, ce n’est pas un problème majeur, mais c’est assez étonnant de constater que ces derniers sont en retrait, qu’ils servent surtout de carottes pour attirer les fans de la saga et qu’on les dissimule derrière une version payante. Quoi qu’il en soit, si vous avez apprécié Légendes Pokémon Z-A pour toutes ces petites tâches à effectuer, que vous avez réussi à outrepasser ses défauts et que vous y jouez à votre rythme, le DLC Méga-Dimension devrait vous contenter. Une fois la frustration de la boucle de gameplay et la redondance du contenu passées, il y a les ingrédients pour renouveler votre expérience : Pokémon et Méga-Évolutions inédits, shiny hunting et optimisation des Pokémon facilités, quêtes secondaires à terminer (si ce n’est pas fait en allant), Légendaires à capturer et j’en passe. Finalement, ce n’est pas le cœur du DLC qui compte, mais plutôt ce qu’il laisse derrière lui : ce n’est ni une méga-réussite ni un extra-flop, juste une giga-frustration qui s’atténuera avec le temps (lors du endgame) pour les plus mordus de Pokémon.

Conclusion
Points forts
- Une histoire qui se savoure comme un beignet
- Un concept qui ne manque pas de saveur
- Une liste gourmande de nouveaux Pokémon
- Des Méga-Évolutions inédites et succulentes (pour la plupart)
Points faibles
- Une redondance indigeste qui nuit à l’expérience
- Des mécaniques superficielles et fades
- Extra-Illumis, un cadre qui aurait mérité plus de cuisson
- Une structure recyclée de Légendes Pokémon Z-A qui n’exalte pas les papilles
- Des missions annexes qui retombent (souvent) comme un soufflé
Note de la rédaction
Après mes dizaines d’heures passées sur Légendes Pokémon : Z-A, j’avais bon espoir au sujet de ce DLC. Déjà d’une, j’attendais de lui qu’il essaie des choses, qu’il gomme les petits détails agaçants que j’avais pu souligner en jouant au jeu, mais Méga-Dimension a choisi de suivre une tout autre recette… Les ingrédients sont (trop souvent) les mêmes, la structure frustante et la redondance du DLC laissent un goût amer en bouche, même si de légères fulgurances gustatives viennent nous surprendre. Alors, oui, il y a de l’idée mais le DLC Méga-Dimension a eu la main légère sur l’assaissonnement, et ça nous donne un plat superficiel, assez fade. C’est dur, surtout quand on rêvait de croquer dans un donut aux milles saveurs. On se console en se disant que ce repas tient au corps et nous réchauffera pendant quelque temps (grâce au post-game, à la complétion annexe), mais ça n’a pas le niveau pour décrocher une étoile.