Comme un immense panel de joueurs, je n’ai pas échappé à la folie Pokémon vers la fin des années 90 et durant les années 2000. Avec le temps, mon engouement s’est quelque peu tassé et j’ai pensé ne plus jamais accrocher à la saga comme ça aurait pu être le cas auparavant. Pourtant, en jouant à Légendes Pokémon Z-A, j’ai retrouvé une once d’espoir et il n’a pas fallu grand-chose pour y parvenir. Cette quête, qu’on pourrait tous snober, a réussi à me surprendre : je ne l’oublierai pas car elle met en avant ce que la saga devrait constamment illustrer (et qu’elle ne fait pas suffisamment à mon goût).
Après des années de déception, Pokémon a réussi à me faire entrevoir une lueur d’espoir
Ces dernières années, je m’étais quelque peu éloigné de la saga Pokémon. Je n’ai quasiment pas touché à Pokémon Épée et Bouclier, je ne suis pas allé au bout de Pokémon Écarlate et Violet, et je n’ai fait que suivre quelques streams de Légendes Pokémon : Arceus dans les semaines qui ont suivi sa sortie. Pour moi, Pokémon s’éloignait trop de ce que j’appréciais au sein de la franchise et qui a marqué mon enfance. Bref, je cherchais désespérément à retrouver les sensations des premières versions, sans accepter que les jeux avaient évolué dans une autre direction. Malgré ces chemins divergents, j’ai décidé de renouer avec les jeux de la licence avec la sortie de Légendes Pokémon : Z-A, et ce, sans me mettre de pression et en attendant rien de spécial, si ce n’est un opus capable de me divertir un minimum. Résultat des courses, mon expérience s’est avérée bien plus plaisante que ce que j’aurais pu imaginer. Alors, oui, Légendes Pokémon : Z-A est loin d’être parfait — je regrette, par exemple, le manque de stratégie dans les placements ou le contrôle des Pokémon —, parfois peu inspiré dans sa structure, qui s’appuie sur un schéma un peu trop redondant, et dans son contenu, mais le titre a réussi à m’emporter jusqu’au bout.

À l’heure actuelle, j’ai accumulé un peu plus de 60 heures de jeu et je dois dire que je n’ai pas eu l’impression d’y avoir consacré autant de temps. Peut-être que le fait d’avoir pris soin de constituer mon « équipe de rêve », d’avoir accordé du temps à la complétion du Pokédex ou d’avoir complété les quêtes secondaires, les zones sauvages et les objectifs de Myosotis au compte-gouttes m’a évité d’installer un sentiment de lassitude. D’ailleurs, par moments, Légendes Pokémon : Z-A est même parvenu à me surprendre là où je ne l’attendais pas. Bien que son scénario ne soit pas transcendant, il y a des petites idées qui ont fait leur effet : le personnage d’Inno, le lien entre Floette et A-Z… Pour autant, ma plus grande surprise, je la dois à une décision importante : compléter les quêtes secondaires ! Même si le récit derrière cette mission annexe tient sur un post-it, elle m’a à la fois rappelé que la franchise Pokémon a toujours le potentiel de véhiculer des émotions avec des idées simples, même si elle ne le fait pas assez à mon goût. Pour moi, la saga devrait davantage construire son récit sur la dynamique entre humains et Pokémon — ne serait que choisir de creuser la relation entre un ou plusieurs dresseurs et le lien qu’ils développent avec leur plus fidèle compagnon —, car c’est là où elle a potentiellement le plus de choses à expérimenter.
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Légendes Pokémon Z-A m’a ému et surpris avec une quête toute simple, mais j’aimerais tellement que la saga en fasse plus
Je ne me fais pas cette réflexion par hasard. Lors de la quête principale, plus précisément la mission 20, Corvault vous demande d’aller régler quelques problèmes dans la ville d’Illumis. Parmi les tâches à effectuer, on doit pénétrer dans un bâtiment sinistré pour y déloger des Pokémon Spectre, à savoir un Fantominus et deux Ectoplasma. Toutefois, le propriétaire des bureaux auquel on vient de filer un coup de main explique qu’il ressent quelques regrets à avoir chasser l’un des Ectoplasma. Finalement, il revient sur sa décision et se dit prêt à faire des efforts pour tenter de cohabiter avec lui dans les locaux. Ce n’est pas la seule fois où Légendes Pokémon : Z-A met en avant son message principal sur la coexistence entre les humains et les Pokémon au sein d’une même ville. Pourtant, c’est la suite de cette sous-intrigue qui m’a marqué, soit la quête secondaire « Au revoir Ectoplasma ». Dans les dernières missions annexes (n°118), on a l’occasion de retourner voir Ector pour constater s’il arrive, oui ou non, à s’entendre avec Ectoplasma. Avouant l’avoir amadouer, il nous confie tout de même que celui-ci est quelque peu resté sauvage et qu’il multiplie les allées et venues. Néanmoins, il explique que ça fait longtemps qu’il ne l’a pas vu, ce qui le rend triste et inquiet, et vous demande de le chercher à travers la ville.

Si l’on s’attend à retrouver sa trace à la toute fin de la mission secondaire, ce n’est pas le cas. Toutes les pistes n’ont mené à rien, et l’Ectoplasma que l’on rencontre à la fin n’est pas celui qu’il côtoyait et appartient à une autre dresseuse. Ce qui est déchirant ici, c’est qu’Ector se résout à mettre un terme à ses recherches et fait face à ses propres remords : il aurait dû en faire son partenaire quand il en était encore temps, il appréciait sa présence rassurante. S’il ne se laisse pas abattre pour autant, Ector est la preuve du lien puissant qui se crée avec les Pokémon, et c’est justement ce que les titres de la franchise devraient explorer plus fréquemment. Sur YouTube, on retrouve de nombreux courts-métrages d’animation qui s'intéressent à cette dimension émotionnelle et affective qui relie les humains et les Pokémon. Pour autant, j’attends davantage d’efforts dans ce domaine : en quelques lignes, Légendes Pokémon : Z-A arrive à véhiculer une émotion, à réveiller quelque chose en nous de l’ordre du transfert — ça m’a rappelé ces fameux épisodes de l’anime où Sacha se sépare de certains de ses compagnons, entre autres — ou à nous mettre face à une situation dans laquelle on peut se projeter. Ça fait longtemps que je n’avais pas vécu ça dans un jeu de la saga, et ça fait du bien !

À l'heure où j'écris les lignes de cet encart, soit quelques jours après avoir rédigé cet article, j'ai pris le temps de retourner sur les lieux de la quête. Si mon but était de prendre rapidement quelques captures d'écran pour illustrer ce texte, j'ai eu le droit à une autre surprise ! Bon, Ector n'a toujours pas pris le temps de déballer ses cartons, mais il est toujours sur place... en compagnie d'Ectoplasma. Je ne m'attendais pas à cette nouvelle cinématique, et je dois dire que c'est malin car ma réaction sur le coup prouve totalement que l'on s'est attaché au duo et à son histoire. Espérons que les deux « amis » restent le plus longtemps ensemble !