Larian Studios refuse les offres de rachat malgré un succès fulgurant avec Baldur's Gate 3

Titre original : "Je ne peux pas citer de noms" Tout le monde veut racheter le studio derrière ce GOTY, mais il refuse en bloc

La mode est au rachat pour plusieurs milliards de dollars des principaux studios et éditeurs de jeux vidéo par des multinationales. Depuis 10 ans, les fusions acquisitions s’enchaînent à un rythme effréné. Le studio derrière le GOTY 2023 a été courtisé à maintes reprises, mais a toujours su résister afin de garder leur indépendance créative.

Larian Studios est devenu en quelques années l’un des studios les plus prisés du 10e Art. Avec le diptyque Divinity : Original Sin et surtout Baldur’s Gate 3, les studios belges ont pris une toute autre envergure et sont prisés par tous les constructeurs et multinationales affiliés de près ou de loin au jeu vidéo.

"Je ne peux pas citer de noms" Tout le monde veut racheter le studio derrière ce GOTY, mais il refuse en bloc

Larian Studios : les irréductibles belges

Suite à l’annonce de Divinity lors des Game Awards 2025 présentés par Geoff Keighley, le boss de Larian a accordé à la rédaction de JV un entretien de 45 minutes. Nous avons évoqué le futur RPG des studios belges avant de digresser quelque peu. L’impact de Baldur’s Gate 3 sur Larian en tant que structure fut abordé ainsi que les éventuelles propositions de rachat faites par les acteurs majeurs du marché.

Le succès de Baldur’s Gate 3 a été immense. Vos relations avec les constructeurs et éditeurs ont-elles changé après ça ?

Oui, c’est beaucoup plus simple aujourd’hui. On a désormais des contacts directs à peu près partout. Avant, il fallait vraiment faire le tour du monde pour réussir à les joindre. C’est clairement quelque chose qui a changé et c’est un vrai avantage.

Un groupe ou un éditeur a-t-il tenté de vous racheter ?

Plus ou moins tous ceux que tu peux imaginer. Je ne peux évidemment pas citer de noms, mais il y a en permanence des acteurs qui nous approchent. De notre côté, on est solides. On n’en a pas besoin aujourd’hui. On a conclu il y a quelque temps un accord avec Tencent : ils sont actionnaires minoritaires, et ça nous convient très bien. Je pense qu’on va rester dans cette configuration encore longtemps.

"Je ne peux pas citer de noms" Tout le monde veut racheter le studio derrière ce GOTY, mais il refuse en bloc

Le jeu vidéo : un marché frappé par une vague de consolidation

Entre 2015 et 2025, le jeu vidéo a connu une forte vague de consolidation, portée par plusieurs rachats majeurs. Dès la fin des années 2010, Tencent s’est installé comme un acteur central du secteur, en prenant des participations dans de nombreux studios et éditeurs, parmi lesquels Riot Games, Supercell, Epic Games ou Larian Studios, tout en conservant une position d’investisseur minoritaire et stratégique. Le mouvement s’est accéléré à partir de 2020. Microsoft a d’abord racheté ZeniMax Media (Bethesda) pour 7,5 milliards de dollars, avant de finaliser en 2023 l’acquisition d’Activision Blizzard pour 68,7 milliards de dollars, un record pour l’industrie.

Sony, de son côté, a renforcé son catalogue orienté jeux-service avec le rachat de Bungie en 2022 pour 3,6 milliards de dollars. En 2022, Take-Two a finalisé a le rachat de Zynga pour 12,7 milliards de dollars. Trois ans plus tard, fin septembre 2025, Electronic Arts a annoncé avoir signé un accord de rachat valorisant l’éditeur autour de 55 milliards de dollars, mené par un consortium. 2025 fut aussi marquée, à l’échelle du divertissement, par le dossier Warner Bros. Discovery (incluant Warner Bros. Games). Netflix a annoncé un accord à hauteur de 83 milliards, tandis qu’une offre concurrente de Paramount Skydance de 108.3 milliards est venue rebattre les cartes.