Tout juste annoncé, Divinity pourrait faire face à une polémique et elle concerne sans grande surprise l’utilisation de l’intelligence artificielle générative, notamment pour produire des concept arts. Swen Vincke a pris la parole sur X pour clarifier la situation de Larian Studios. Il a également pris le temps de répondre à la rédaction de JV concernant l’intégration de l’IA dans le développement de leur prochain RPG.

Swen Vincke prend la parole sur X

Les joueurs sont inquiets et le font savoir, parfois de manière vive, sur les réseaux sociaux dont X (anciennement Twitter). La peur de voir Divinity être développé par des IA fait grincer des dents les fans de Baldur’s Gate 3, mais la polémique n’a pas lieu d’être. Swen Vincke, le PDG de Larian Studios a publié un tweet pour rassurer les anxieux et clarifier la position des studios belges concernant la production de concept arts et insister sur la place prépondérante des artistes au sein de l’entreprise.

Put@1n de m*rde, les gars, on ne "force" pas pour remplacer les concept artists par l'IA.

On a une équipe de 72 artistes, dont 23 sont des concept artists, et on en recrute d'autres. Ce qu'ils créent est original et je suis super fier de leur boulot.

On m'a posé une question précise sur le concept art et notre utilisation de l'IA générative. J'ai répondu qu'on l'utilisait pour explorer des trucs. Je n'ai pas dit que nous l'utilisions pour développer des concepts artistiques. Ce sont les artistes qui s'en chargent. Et ce sont effectivement des artistes de classe mondiale.

Nous utilisons des outils d'IA pour explorer des références, tout comme nous utilisons Google et des livres d'art. Au tout début du processus de conception, nous l'utilisons comme une ébauche de composition que nous remplaçons ensuite par des concepts artistiques originaux. Il n'y a aucune comparaison possible.

J'ai parlé de la façon dont nous utilisons le ML ici, si vous souhaitez en savoir plus : GameSpot

Nous avons embauché des créatifs pour leur talent, pas pour leur capacité à faire ce que suggère une machine, mais ils peuvent expérimenter avec ces outils pour se faciliter la vie.

La place de l'IA chez Larian Studios

Suite au reveal de Divinity lors des Game Awards 2025, la rédaction de JV a échangé avec le boss de Larian Studios durant trois quarts d'heure. Après avoir parlé longuement du futur RPG, nous avons digressé entre autres sur l’intelligence artificielle. Swen Vincke a précisé la manière dont les studios belges utilisent l’IA et comment elle permet de gagner du temps sur des tâches jugées “ingrates”, du temps alloué à la conception et à la création.

Que pensez-vous de l’IA pour développer des jeux vidéo ?

On a une équipe de machine learning qui s’occupe d’automatiser tout ce qu’on peut automatiser, notamment des tâches qu’on ne peut pas vraiment faire à la main. Par exemple, le nettoyage de nos données et de nos enregistrements, ce genre de choses. De manière générale, tout ce qui peut être automatisé, on le fait, parce que ça nous libère du temps pour nous concentrer sur le reste.

En revanche, dès qu’on parle d’écriture ou d’art, c’est là que les inquiétudes apparaissent. On utilise des outils comme ChatGPT ou Midjourney, mais plutôt comme on utiliserait Google : pour chercher, explorer, s’informer. D’ailleurs, je pense qu’on est l’une des rares équipes à avoir recruté plus de concept artists plutôt que moins. On en a aujourd’hui une trentaine. Ça montre bien qu’on a toujours besoin de beaucoup d’humains, malgré tous ces outils.

Personnellement, je vois ces technologies avant tout comme des outils. Je n’ai encore rien vu qui permette réellement de réduire de manière significative le temps de développement. Ce que j’ai constaté, c’est qu’elles permettent de faire plus de choses, d’explorer davantage de pistes, et les équipes les utilisent dans ce sens-là. Oui, c’est applicable, mais il ne faut pas dire que ça va révolutionner le développement du jeu vidéo. Je ne sais pas vraiment comment, en tout cas pour l’instant. J’aimerais bien voir ce qu’ils vont réellement en faire, parce qu’on en parle beaucoup, mais je n’ai pas encore vu de preuves concrètes. Et ce n’est pas faute de chercher. - (Swen Vincke)