Oui, la musique du générique reste la même, mais pourtant, l’âme du premier film est bien partie en même temps que celle de Shang Tsung. Sous-titrée “Destruction Finale” chez nous, cette suite du film Mortal Kombat est l’exemple de tout ce qu’il ne faut pas faire.
Le Kombattant revenu trop tôt
Malgré les critiques qui peuvent être faites à son égard, la première adaptation cinématographique de Mortal Kombat reste une adaptation honnête du célèbre jeu vidéo. Réalisée par Paul W. S. Anderson (qui s’occupera ensuite de la saga Resident Evil au cinéma), elle met en avant – tant bien que mal – les aventures de Johnny Cage, Sonya Blade et Liu Kang face aux forces démoniaques du sorcier Shang Tsung. Il en va de l’avenir de notre douce planète bleue ! Oui, le scénario est totalement tiré par les cheveux, comme celui du jeu vidéo dont il s’inspire, mais le tout reste plaisant à regarder. À titre personnel, Mortal Kombat est un film que je continue de regarder de temps en temps, par nostalgie, bien sûr, mais aussi parce que je lui trouve de réelles qualités.
Produit avec un budget estimé à 20 millions de dollars, le film rapporte 6 fois plus. Forcément, Hollywood ne pouvait pas laisser le sang coaguler trop longtemps. Les studios commandent une suite rapidement, afin de surfer sur le succès comme Goro glisserait sur les cadavres de ses ennemis vaincus. Mais comme dirait Johnny Cage : “c’est là qu’il est tombé”... sur un os.
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Mortal Kombat, mais ne gagne pas
Produit en un temps record avec un tournage qui débute au premier trimestre 1996, Mortal Kombat 2 : Destruction Finale enchaîne les erreurs. Réalisé cette fois-ci par John R. Leonetti, surtout connu pour ses qualités de chef opérateur que pour ses talents de réalisateur de blockbusters, cet épisode part mal. Leonetti se retrouve à gérer une suite qui doit être plus ambitieuse avec plus d’acteurs, plus de décors, plus d’effets spéciaux. Le budget passe de 20 millions pour le premier film à 30 millions pour celui-ci. Malheureusement, à l’écran, cela ne se voit pas.
Les effets numériques se révèlent très inférieurs à ceux du premier film avec des incrustations visibles, des décors dont le côté artificiel saute aux yeux, des costumes moins bons que ceux que l’on peut trouver dans des conventions de fans, et surtout, des images de synthèse horribles. La scène finale où Liu Kang se transforme en dragon est un gloubi-boulga de polygones mal texturés et mal animés, surtout pour un film de 1997. Même le gamin de 11 ans fan de la licence que j’étais, capable d’accepter beaucoup de choses, trouvait que ce Mortal Kombat 2 était horrible sur presque tout. Je crois que le seul combat que j’appréciais était celui de Sonya contre Cyrax… mais c’était surtout à cause de la grosse musique techno derrière.
Une suite avec moins de jus
Je ne vais pas m’attarder sur le scénario totalement bancal et les enjeux flous, car il s’agit d’une adaptation de Mortal Kombat et que le jeu est déjà foutraque. Cependant, il y a un point qui est assez terrible quand on sait que ce volet est la suite normalement directe du premier MK : de nombreux acteurs ont changé. Linden Ashby (Johhny Cage) refuse de revenir et est remplacé par Chris Conrad, tandis que Sony Blade est jouée par Sandra Hess et non Bridgette Wilson. Enfin, la tête d’affiche du premier Mortal Kombat, Christophe Lambert, ne reprend pas le personnage de Raiden. C’est James Remar qui s’en charge, bon gré mal gré. À cela s’ajoute tout un tas de personnages issus des jeux avec Nightwolf, Jax, Sindel, Sheeva, Cyrax, Noob Saibot, Baraka, Shinnok, Motaro… qui ne sont pas développés, ce qui est normal avec un tel nombre. Quant aux combats, ils sont globalement décevants. Le comble pour un film Mortal Kombat !
Avec un budget estimé à 30 millions de dollars, Mortal Kombat 2 : Destruction Finale ne rapporte que 51 millions de dollars. Noté 4 % sur Rotten Tomatoes, il est vu comme une catastrophe cinématographique. C’est vraiment la douche froide pour Sub-Zero et toute sa clique. Résultat des courses ? Mortal Kombat est vu comme un épouvantail par Hollywood. Alors qu’il devait y avoir trois films, la contre-performance de Destruction Finale tue tout espoir de voir revenir MK dans les salles obscures. Il faudra attendre 2021 pour que la franchise fête son retour sur grand écran, cette fois-ci sous la houlette de Simon McQuoid.