Fuites sur Pokémon Gen 10 : un nouvel archipel inspiré de l'Asie du Sud-Est relance le débat sur le design aquatique dans les jeux Pokémon

Titre original : Pokémon : une nouvelle fuite du prochain jeu vidéo Nintendo Switch 2 rappelle cette histoire qui a marqué les esprits il y a 10 ans...

Alors que Game Freak a confirmé avoir été victime d’un accès non autorisé à ses serveurs, de nouvelles informations non officielles continuent de circuler autour du prochain gros Pokémon sur Nintendo Switch 2. Parmi elles : l’hypothèse d’une 10e génération située dans une région inspirée de l’Indonésie et de l’Asie du Sud-Est, un immense archipel où l’eau serait omniprésente. De quoi faire ressurgir un souvenir devenu culte : le fameux “Too much water”, cette critique d’IGN qui colle encore à Rubis et Saphir, dix ans plus tard.

Ces fuites s’inscrivent dans un contexte sensible, puisque l’incident a aussi exposé des données internes et des informations liées aux employés. Et comme souvent, la rumeur se mêle à l’attente : une carte supposée, des noms de code, et une communauté déjà prête à comparer ce nouveau décor maritime à Hoenn.

Fuite Game Freak et Pokémon Gen 10 sur Switch 2, le scénario “archipel” relance les débats

D’abord, il faut rappeler un point essentiel : Game Freak a bien reconnu une intrusion dans ses systèmes, mais cela ne transforme pas pour autant tout document partagé en information fiable, actuelle ou représentative du projet final. Dans ce bruit de fond, plusieurs relais évoquent pourtant un prochain épisode majeur qui introduirait la 10e génération, avec une région inspirée de l’Indonésie et, plus largement, de l’Asie du Sud-Est : un ensemble d’îles, de mers et de détroits qui se prêterait naturellement à une exploration très “océanique”, entre routes marines, passages côtiers et jungles tropicales.

Ce décor, à lui seul, suffit à réveiller un réflexe chez les fans : “attention, encore trop d’eau”. Car Pokémon a déjà expérimenté l’archipel à grande échelle, et l’exemple le plus marquant reste Hoenn. Même avant de parler de nouveaux monstres ou de systèmes inédits, l’idée d’une carte très bleue remet au centre une vieille question de game design : comment rendre la traversée (surf, navigation, éventuellement plongée) aussi variée et rythmée que le reste de l’aventure, sans retomber dans une répétition d’affrontements et de rencontres sauvages qui donne l’impression d’étirer artificiellement la durée de vie ?

“Too much water” sur Rubis/Saphir, la critique d’IGN devenue un symbole

C’est là que l’histoire “Too much water” revient en boomerang. En 2014, le test d’IGN de Pokémon Rubis Oméga / Saphir Alpha attribuait un 7.8/10 au remake, et listait “too much water” parmi les points négatifs. Le détail a éclipsé le reste : sur les réseaux, la formule s’est transformée en punchline, puis en mème, au point d’être utilisée bien au-delà de Pokémon dès qu’une critique paraît maladroite ou réductrice. Plus révélateur encore, le sujet a tellement marqué que même la communication officielle s’est déjà amusée de ce clin d’œil des années après.

Pourquoi cette phrase a-t-elle autant cristallisé ? Parce qu’elle a donné l’impression d’écraser tout un argumentaire en deux mots, comme si une aventure entière avait été “condamnée” pour une évidence géographique. Sur Reddit, le débat résume bien ce décalage : certains dénoncent surtout une formulation qui paraît paresseuse quand d'autres jugent le reproche compréhensible :

Il y avait d'autres choses à critiquer dans ORAS, mais la critique concernant « trop d'eau » semble mesquine et paresseuse. D'autant plus qu'il s'agit d'un remake, alors à quoi pouvait-on s'attendre, que toutes les routes aquatiques soient comme par magie réduites ?

Ce n'est pas que la critique ne soit pas valable (elle l'est), c'est juste qu'il s'agissait d'un remake de deux jeux précédents très appréciés et qui présentaient exactement le même problème. ORAS était un remake assez réussi et fidèle, donc beaucoup de gens ont réagi à la critique « trop d'eau » en disant « à quoi vous attendiez-vous ? ».

Si vous rejouez aux jeux de la troisième génération et à leurs remakes, la critique « trop d'eau » est tout à fait valable. Je redoute toujours le dernier quart de Hoenn, car tout cet océan est tellement pénible. Le reste de la région est magnifique et tellement varié en termes d'environnements que le fait d'avoir une dizaine de routes aquatiques à la fin rend le jeu d'autant plus ennuyeux. Sans oublier que tous les personnages rencontrés sur ces routes n'ont que des Pokémon aquatiques (y compris Wallace et la 8e salle d'entraînement) et que vous ne rencontrerez que des Tentacool et des Wingull en surfant. En raison du style open world de l'océan, ils donnent à tout le monde des Pokémon de niveau à peu près identique, ce qui signifie que ce n'est même pas un défi.

Quel est le problème avec cette critique ? C'est un remake qui n'apporte que très peu de nouveautés. Bien sûr, ils ont ajouté quelques petits détails, mais je parie que seuls les plus passionnés tireront parti du « poke tracker ». C'est un remake d'un jeu vieux de 12 ans, il est évident qu'il n'obtiendra pas la même note que s'il était nouveau et original. Il y a très peu de choses dans ce jeu que vous ne pourriez pas obtenir en jouant à une combinaison des jeux GBA originaux et Pokémon X et Y.

En clair, le fond peut se défendre (variété d’équipes, rythme, répétition des parcours, omniprésence du type Eau), mais la forme a tout emporté, en laissant croire à une critique caricaturale. Et c’est précisément pour ça que l’idée d’un Pokémon Gen 10 “archipel” fait sourire… autant qu’elle inquiète : si l’eau redevient centrale, le défi sera de prouver qu’elle peut être une richesse de gameplay, pas un raccourci de débat. En tout état de cause, la formulation a bien marqué les joueurs puisqu'elle est aujourd'hui réemployée 10 ans après, à l'approche du prochain épisode.

En attendant, il va falloir miser sur sa propre patience avec, peut-être, des informations officielles le 27 février pour fêter les 30 ans de la saga Pokémon.